Amicale du Réseau Caritas-France

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Rencontre imprévue...

vélo en panne.jpg

 

Arrivé à Sully sur Loire, crevaison de la roue avant. La galère : décharger les sacoches, trouver le matériel, démonter, changer la chambre à air, remonter, gonfler…tout ce que j’aime. Juste à coté deux hommes et un chien. Les compères n’ont pas bu que de la limonade. Parlant fort, l’un d’eux s’amuse à lancer un morceau de bois que le chien doit aller chercher. Mais le chien lui n’en a rien à faire, il regarde s’élancer le bout de bois…sans bouger… Alors l’homme se lève, tout en grommelant et vociférant. Le chien stoïque, immobile en mode total désintéressé.

Le deuxième homme s’approche de moi. Difficile de reconnaitre son parfum : certainement pas les embruns  de l’air iodé d’un bord de mer, mais plutôt un mélange de bière, de vin et de je ne sais quoi. Il me propose son aide, en tenant le guidon levé pendant que je glisse la roue réparée. Sympa le mec, j’ai un peu d’appréhension car je ne sais si c’est lui qui tient le vélo ou le vélo qui le maintient en équilibre. Réparation faite. Je vois bien qu’il regarde ma chambre à air crevée. « T’en fais quoi me dit-il ? Tu ne vas pas la jeter ? Elle peut encore servir ? »

Comme cela peut l’intéresser, je la lui donne, et comme un trophée il la montre à son compagnon en disant « t’as vu il m’a donné sa chambre à air ! »

Ayant fini de tout ranger, je m’ouvre une barre chocolatée. « C’est bon c’que tu manges ? Moi quand je faisais du vélo c’était un bout de pain et du sucre ! Y avait pas ce genre de chose !»

Avant de partir et pour les remercier de cette rencontre insolite, j’offre à chacun des deux lascars une barre céréale et une barre au chocolat.

Si vous les aviez vus, regarder les emballages, ouvrir un peu maladroitement, et commencer la dégustation. « Eh ben c’est bon ! En plus nourrissant dit l’un en fin « connaisseur ! »

Remontant sur le vélo, je reprends ma route et leur fais un signe de la main.

Celui qui jouait sans succès avec le chien, se lève et se met à crier « Bonne route l’ami ! Merci pour la chambre à air ! Et surtout pour les friandises ! C’était très bon et on n’avait rien mangé depuis ce matin ! La manche ça n’a pas marché aujourd’hui ! » Et l’autre rajoutant « Ne crève pas trop, on ne sera pas toujours là…. Prends soin de toi !»

Moment magique !

Je le rappelle, rien d’extraordinaire, seulement le plaisir de faire un bout de route ensemble.

                                                                                                                       Serge Grolleau



04/02/2022
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